Homélie du 4 mai. Ac 13, 13-25 ; Ps 88, 2-27 ; Jn 13,16-20.
« Après la lecture de la Loi et des prophètes », on donne la parole à Paul dans la synagogue d'Antioche de Pisidie : « Frères si vous avez une parole d'exhortation pour le peuple, parlez ». Et Paul relit et interprète l'histoire d'Israël devant ses frères. Il montre ainsi la continuité de l'action de Dieu dans leur vie. Il souligne surtout à la fin de son intervention l'élection de David : « J'ai trouvé David, fils de Jessé ; c'est un homme selon mon cœur qui réalisera toutes mes volontés ». Il rappelle que le Sauveur sera de la descendance du roi David. Telle était la promesse divine. Il discerne que Jean-Baptiste n'est pas le Messie attendu mais son précurseur.
Il y a une grande logique dans ce déploiement historique. Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob prend soin de son peuple et ses promesses ont du poids dans le temps des hommes. Mais il faut parfois du temps, des générations pour s'en apercevoir : la mémoire est indispensable dans l'acte de foi. Elle donne un sens à l'histoire humaine qui dans la tradition judéo-chrétienne est linéaire. Nous ne tournons pas en rond, en cycle, en saisons mais nous sommes aspirés vers l'avant, vers l'avenir, vers la nouveauté, vers une éternelle jeunesse. Cette manière de lire le « temps » que nous vivons, est source d'espérance et de vérité. Notre vie a un sens et une finalité. Nous sommes créés pour « louer, servir et respecter Dieu Notre Seigneur » (Principe et Fondement dans les Exercices spirituels de saint Ignace).
Cette interprétation de l'histoire d'Israël qui passe par David et sa descendance éclaire les évangiles. Paul sera un témoin privilégié de Jésus, de celui qui représente un nouveau type de royauté pour Israël et pour le monde. Les gestes et les paroles de Jésus sont désormais pour chacun de nous un « appel du Roi », celui qui a été crucifié et qui est ressuscité. Il y a un lien non pas de sang mais d'Esprit saint entre ce Jésus et chacun de nous, ses serviteurs. Nous « ne sommes pas plus grand que celui qui envoie ». Mais nous sommes des envoyés par grâce. Une mission nous attend. Le Christ veut nous garder sous son étendard et il compte sur nous. Par le don de sa vie, le Christ nous identifie à lui. Il nous a choisis pour rendre compte qu'il est bien le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu qui a dit son nom de majesté en parlant de lui comme le « je suis celui qui est ». Toute rencontre vraie du Christ interpelle nos libertés. Dieu vomit les tièdes : il nous demande d'être comme Lui et nous assure que dans toute mission reçue à la maison ou au travail, nous serons accueillis comme le Christ et le Père nous envoient. Tachons de correspondre avec joie à son désir.