Homélie du 20 septembre 2024 : 1 Co 15,1-11 ; Ps 117,1a ; Lc 7,36-50
Dans la première lecture, en assumant son rôle de « dernier » des apôtres (l’avorton) et de grand persécuteur, Paul nous introduit à l’essentiel de la foi. Dans la pratique, nous le savons, l’évangélisation prend des chemins les plus variés et l’Esprit se sert de tous les événements pour attirer au Christ. La foi reste une grâce « surprise » : un don qui vient d’ailleurs et que l’on ne s’invente pas ni par l’intelligence ni par l’affectivité. Mais la foi est transmise : « je vous ai transmis ceci que j’ai moi-même reçu ». L’évangélisation se réalise toujours de personne à personne.
Ce qui est transmis a aussi un contenu, des caractéristiques précises et raisonnables. Ce qu’on appelle le « contenu » de la foi : le dépôt. Et c’est bien à la portée de tous : « le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures, il fut mis au tombeau. Il est ressuscité le troisième jour conformément aux Ecritures ». Il nous suffit de mémoriser ces trois faits et de les rapporter en tout temps et en tout lieu. C’est bien plus court qu’une fable de Lafontaine. C’est un petit récit qui est le gong de l’histoire humaine : son centre autour duquel tout tourne. Aimer le Christ, dire qui il est, ce qui lui est arrivé et semer cette assurance autour de nous. Il y a des lieux propices à cette annonce : le coiffeur, la salle des professeurs, certaines rencontres familiales. Les apôtres nous ont confié une bonne nouvelle : ils comptent sur nous pour la transmettre.
Jésus lui-même montre au pharisien qui l’accueille comment transmettre cette bonne nouvelle dans le pardon. Par la parabole du petit et du grand débiteur, Jésus indique comment survient le salut en Lui. A celle qui a montré beaucoup d’amour et de repentir, il lui sera beaucoup pardonné. Je ne suis pas venu pour ceux qui sont bien portants, dit Jésus, mais pour les malades et les pécheurs. A chaque génération et à chaque époque, l’Eglise peine à reconnaître cette priorité du Sauveur. Le plus souvent nous restons dans la maxime « œil pour œil, dent pour dent » ou bien nous peinons à nous réjouir de la conversion des grands pécheurs. Que l’exemple de la pécheresse et de la réaction de Jésus nous donne un cœur large et compatissant.