Homélie du 6 novembre 2024 : Ph 2,12-18 ; Ps 26, 1-14 ; Lc 14,25-33
La tradition chrétienne nous décrit le plus souvent le lien de chacun d’entre nous avec le Christ comme « la suite du Christ » (Sequela Christi) ou bien comme « l’imitation du Christ » (Cf. Le célèbre petit livre !). Dans l’évangile d’aujourd’hui, le Christ nous donne des repères pour le suivre et il les exprime de manière radicale ; « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple ». Tous les liens familiaux et les liens les plus intimes s’effacent devant l’appel à l’union au Christ. Cette rude affirmation ne dit pas que les liens humains ne sont pas bons. Ils expriment la centralité du salut : hors du Christ, pas de lumière, pas de bonheur, pas de salut. Il est le centre de l’univers et le centre de nos vies. Son appel à Le suivre et à devenir comme Lui est l’essentiel de la vie sur terre. Il comporte un détachement libre et conscient de toutes nos richesses. Pour le dire avec Ignace : l’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur (Principe et Fondement des exercices spirituels).
L’Esprit saint peut nous indiquer de temps en temps comment nous détacher de bonnes choses pour mettre le Christ en premier. Il y a des projets qu’il faut soumettre au discernement de notre intelligence : bâtir une tour sans en avoir les moyens ou sans être sûr que le Seigneur est d’accord pour cette construction. Être disciple du Christ, c’est être auprès de Lui depuis sa naissance jusqu’à sa glorification : le suivre ainsi pas à pas.
Dans la vie de tous les jours, nous ressentons parfois le poids de cette suite du Christ. Être disciple c’est porter avec Lui la croix. Mais en sachant aussi que le même Christ est celui qui a dit : « venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et je vous procurerai le repos » (Mt 11,22). Être tout entier au Christ ou près de lui, c’est la grâce du disciple et de l’apôtre aussi. Dans la première lecture, saint Paul nous partage ce qui fait sa passion et sa consolation : « Mes bien-aimés, vous qui avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et profond respect ». Et Paul souhaite que ses disciples le fassent pour le Christ, en son absence. Sa consolation, c’est de savoir que les nouveaux baptisés se tournent totalement vers le Christ Sauveur.