Homélie Marie, Mère de l'Eglise. (Gn 3, 9-20 ; Ps 86, 1-3 ; Jn 19,25-34)
Les liens entre Marie et son Fils ressemblent à la fois aux liens de maternité humaines que nous connaissons, mais ils ont des traits différents aussi. Car cette maternité est conception sous l'ombre de l'Esprit saint. Le Verbe de Dieu a vraiment assumé l'humanité, tout en restant Dieu. Elisabeth dira en voyant Marie qui lui rend visite : comment ai-je la joie de la visite de la mère de mon sauveur ? Le mystère de Marie n'est pas une énigme. Il n'est pas top secret, mais c'est comme un trop plein de grâce qu'elle vit et qu'elle partage. C'est à la fois « tout grand » et « tout simple ». De tout temps, les chrétiens l'ont honorée et ont réfléchi sur ces qualités. Marie est bien la Théotokos, la mère de Dieu. Elle est la mère des vivants. Elle est celle qui a reçu le pouvoir sur le serpent. Elle est bien « celle » qui a cru, celle qui a enfanté Jésus à Bethléem. Elle est la toute pure, celle qui est montée au ciel. Elle est bien la Nouvelle Eve : celle qui est de bon conseil et à qui on peut obéir en prenant le fruit du salut. Elle nous l'offre : c'est son fils Jésus, Dieu sauve.
Dans la vie de Jésus, Marie a pris part à toute son œuvre de salut. Aux pieds de la croix, avant la mort de son fils, elle reçoit une mission nouvelle : « Femme, voici ton fils » en désignant le disciple qu'il aimait. « Fils voici ta mère ». Ainsi la maternité de Marie acquiert des dimensions ecclésiales pour tous les temps, pour tous les lieux et pour tous les chrétiens. C'est parce qu'elle est la mère du Sauveur, qu'elle devient la mère de tous : telle est la mission reçue. Comment le cœur d'une mère peut-il aimer plusieurs enfants ou tant d'enfants ? Nous touchons ici le mystère d'un amour qui est à la mesure de la charité divine déposée dans le cœur de Marie. Quant Paul VI à la fin du Concile reprit ce terme pour Marie, il voyait combien l'Eglise n'est pas d'abord hiérarchique ou masculine, mais féminine et maternelle. En fait, dire que Marie est mère de l'Eglise, c'est montrer que, par Marie, on peut rejoindre facilement tous les faits et gestes de Jésus qui a voulu cette Eglise pour faire mémoire de lui. Marie nous fait entrer, dans l'Eglise, dans une fraternité nouvelle ; celle des frères et sœurs adoptifs du Christ.