Lundi 11 novembre 2024 : Tt 1,1-9 ; Ps 23, 1-6 ; Lc 17,1-6
- propos de Paul nous indiquent comment il fonde et organise ses communautés. Au début de cette lettre, il en profite pour se présenter et montrer ses références à parler et à enseigner. S’il s’en est allé, c’est en laissant Tite, « son fils dans la foi », pour organiser et choisir des anciens. Sans être parfaits, ces anciens sont importants pour la pérennité de la communauté. Ils doivent montrer certaines aptitudes : Paul convie Tite à les chercher, les discerner et les confirmer. Cela peut nous aider à trouver ces anciens de bonne volonté qui peuvent « garder la foi » dans les cœurs et dans les villages. La synodalité, ce n’est pas faire tout le travail d’évangélisation soi-même, ce n’est pas se décharger sur les autres, c’est prier et trouver des anciens qui tissent le corps d’une communauté et la gardent vivante.
Ces conseils de Jésus dans l’Evangile doivent bien être situés dans la foi en l’unique Sauveur. « Augmente en nous la foi », disent d’ailleurs les apôtres au Seigneur. Faire des reproches à son frère ne s’improvise pas et il ne s’agit pas de corriger des défauts ou de mauvaises habitudes qui restent souvent jusqu’à notre mort d’homme. Moraliser la vie d’autrui peut être tout à fait déplacé. Il faut faire comme le Christ qui a porté le mal injuste en sa chair et jusqu’à la croix. Si un frère s’oppose à nous, il convient d’être vrai avec lui : et « s’il se repent, notre pardon doit être le même que celui du Christ ». Il doit être entier : entrer dans la répétition grâce à une ouverture du cœur.
Ce dialogue « péché-pardon » est une constante de la vie chrétienne. Ce n’est pas seulement nécessaire parce que la vie est pleine des péchés fraternels mais c’est nécessaire dans la foi pour ressembler au Christ. La foi est un terreau favorable au pardon : elle permet l’impossible comme le déracinement d’un arbre. Il y a des choses impossibles aux yeux des hommes, mais possibles aux yeux de Dieu. Pensons aux méchancetés et blessures dans la vie familiale. Pensons aux lendemains des guerres. Si la dynamique de la violence n’est pas brisée par le refus de la vengeance et par l’assurance d’une paix à venir, le cercle vicieux de la guerre se poursuivra inlassablement (cf. De la guerre 14-18 à celle de 1940-1945). Dans ce domaine du pardon, les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres, mais ils sont appelés à s’appuyer sur le Christ, à agir et à lui ressembler par sa grâce.