Homélie du 13 août 2024 : Ez 2,8-3,4 ; Ps 118 ; Mt 18,1-14.
Au sens physique du terme, le Seigneur demande à son prophète de manger ce qu’il lui donne. Et le rouleau à avaler, écrit au-dedans et au dehors, était rempli de lamentation, plaintes et clameurs qui avaient surgi du peuple élu. Et le Seigneur de maintenir son ordre de le manger, afin que le prophète en soit rassasié jusque dans les entrailles, afin que le prophète prenne la mesure des murmures…
Après cela et selon ce que le peuple de Dieu a dit à son Seigneur, le prophète doit parler. « Dans ma bouche il fut doux comme le miel ». Le prophète transforme par son obéissance et dans sa mission, ce qui était amertume et plainte, en paroles divine. Il est envoyé par Dieu pour répondre au peuple. Le « miel » qui est en lui, est devenu consolation et force. Malgré leur parole tranchante, les prophètes apportent au peuple la paix de Dieu, l’assurance qu’il n’est pas oublié de Lui, la certitude que ses plaintes et ses murmures ont été entendus. Tous les prophètes témoignent de l’alliance, du lien particulier entre le Seigneur et son peuple. Leurs paroles et leurs messages sont bien divers, selon ce que Dieu lui-même leur demande, mais le prophète atteste que Dieu est vivant et qu’il est bien présent dans nos histoires.
A cette lumière on comprend mieux le psaume et la joie qui l’imprègne et qui peut nous être déconcertante : « Je trouve dans la voie de tes exigences plus de joie que dans toutes les richesse ».
La question des disciples dans l’Evangile est à la fois simple et ridicule : simple car s’il s’agit de vivre dans le Royaume, il faut s’engager de manière résolue et en faisant les choses adéquates ; ridicule car les critères de jugement dans le Royaume sont le plus souvent à l’inverse de ce que nous pensons spontanément. Le plus grand, c’est un enfant, c’est celui qui se fera petit comme cet enfant que Jésus met au centre du groupe des disciples. Jésus souligne des qualités d’innocence et de confiance chez l’enfant. Mais à la lecture de la brebis perdue, on pressent que le petit, c’est celui qui est aimé du bon berger et qui l’aime, mais aussi tous ceux qui sont à la frontière du troupeau et dont on a perdu la trace ou dont on ne veut pas prendre soin. Avec le Seigneur, faisons nôtre aussi sa parole en Mt 6 : cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice. Pour le « petit » aux yeux du Christ, le Royaume, c’est la première chose importante.