Homélie 1 décembre : premier dimanche de l’Avent : Jr 33,14-16 ; Ps 24,4-14 ; Th 3,12-4,2 ; Lc 21,25-36
Nous savons et nous croyons que le Verbe de Dieu est venu parmi les siens : Emmanuel, Dieu avec nous. Il est venu sauver l’humanité et lui apporter la paix. Le mystère de l’Incarnation détermine le temps de notre monde. Nous connaissons le nom du Fils : Jésus, le Seigneur sauve. Les promesses de l’Ancien Testament s’accomplissent en Lui. Dieu n’avait-il pas dit au prophète Jérémie : « Je ferai germer pour David un Germe de Justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice ». Jérusalem sera en paix et sera le lieu où le Seigneur fait justice. Cette paix des cœurs, cette paix des nations à laquelle nous aspirons passe par la justice de Dieu qui dépasse toute justice en son amour pour chacun de nous. « Les voies du Seigneur sont amour et vérité pour qui veille à son alliance et à ses lois ».
Cette paix est une réalité et une promesse qui doit encore advenir. Elle est aussi une grâce à demander. Nous l’éprouvons simplement dans l’oraison lorsqu’elle est donnée pour un moment ou dans la durée : un silence plein, un contentement de tout l’être. Cette paix est connivence avec le Fils de l’homme qui est aussi le Fils de Dieu. Nous nous disposons à cette grâce dans la prière et la vie de tous les jours. Il faut nous disposer à la venue de cette grâce et la demander avec insistance. Nous attendons qu’elle entre en nous et rayonne de nous pour chasser toutes les peurs du passé, du présent et de l’avenir. C’est ainsi que Dieu peut guérir nos blessures et nos paralysies. Des signes en nous et autour de nous peuvent être observés, interprétés et nous montrer deux choses : après sa venue sur la terre, le Seigneur reviendra pour accomplir toute rédemption à la fin des temps. Dans le cours de nos vies, nous l’attendons car nous ne savons « ni le jour ni l’heure ». Mais « Soyez vigilants », dit Jésus. Ne laissez pas vos cœurs s’alourdir !
Celui que nous attendons est bien vivant : il est ressuscité. Il est proche de nous et nous réveille. Il nous protège des illusions, des pièges du mauvais esprit, des violences de la nature et des hommes. Nous sommes dans sa main. Il vient dans le temps qui est le nôtre : c’est une préfiguration de sa venue ultime. Notre attente n’est pas comblée totalement mais elle n’est pas vide de sens : l’Esprit par les prophètes et les saints affermit nos cœurs et nous rend « irréprochable en sainteté ». Nous ne voyons pas tout le bien que le Seigneur fait en nous, mais ce bien existe et parfois d’autres en témoignent. Saint Paul en témoigne pour les Thessaloniciens et il les anime à continuer à vivre du Ressuscité et aussi à faire encore des progrès. Ces progrès s’inscrivent dans nos cœurs, dans nos vies par l’amour qui petit à petit vient prendre toute sa place en nous : « un amour de plus en plus intense et débordant ». Vivre de l’amour du Ressuscité, c’est vivre en Lui, par Lui et avec Lui.