Samedi avant la Pentecôte (Ac 28, 16-31 ; Ps 10,4-7 ; Jn 21, 20,25)
Nous arrivons tant dans les Actes des apôtres que dans l'évangile de saint Jean à la fin d'un récit et à un dénouement : Paul est arrivé à Rome pour son procès, et Jésus tient sa dernière conversation avec Pierre au bord du lac.
Nous retrouvons le souci de Paul de rendre compte de sa mission et de donner son témoignage d'abord aux représentants d'Israël. Sans vouloir accuser sa nation, il désire parler de Jésus et annoncer le Règne de Dieu. Assigné à résidence, il continue à évangéliser. Admirons ce vrai fils d'Israël, pharisien et fils de pharisiens, qui tente jusqu'au bout de témoigner de sa foi dans l'accomplissement des promesses divines à son peuple. A la veille de la Pentecôte, c'est l'occasion pour nous de demander la même assurance et la même force dans le témoignage de notre foi. La mission de Paul est claire : elle ne se confond pas avec celle de Pierre.
Nous retrouvons aussi cette singularité de la mission dans le dialogue entre Jésus et Pierre. Jésus a renouvelé son appel particulier à Pierre : paix mes brebis. Il lui dit avec clarté : « Suis-moi ». Sa vie et sa mission sont tracées. Mais qu'en sera-t-il pour le disciple que Jésus aimait ? Telles sont l'inquiétude, la curiosité, le souci de Pierre. La réponse de Jésus est précise : « Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi ». Ces paroles ramènent Pierre à sa propre vocation. Elles disent aussi l'autorité de Jésus : c'est lui qui envoie en mission et qui s'adresse personnellement à chacun.
Les dons de l'esprit sont variés dans l'Eglise et dans le monde. Et tous ces dons avec les missions qui les accompagnent, viennent de Dieu. Ce qui est admirable, c'est de constater que pas un de nous n'est oublié. Dans la relation immédiate que Dieu a avec chacun de nous, Dieu nous communique son amitié et sa volonté. Il nous suffit de faire ce qu'il nous demande pour « le suivre en vérité ». Cette variété de dons, de missions, de responsabilités est une parabole de la richesse de Dieu : nous ne sommes pas appelés tous à la même chose. Le point commun et essentiel, est de « suivre le Christ » : de marcher à sa suite. Tel est notre bonheur.
C'est l'Esprit de Jésus qui nous donne la vie, la croissance et l'être. Il nous donné aussi les dons nécessaires au témoignage. Notre vocation est unique : suivre le Christ est pour tous, mais le rythme, les compétences et les appels particuliers sont le reflet de la vie personnelle de chacun. C'est dans le respect de ce caractère unique de notre appel que le corps de l'Eglise se fortifie dans le temps. « Le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres qu'on écrirait sur Jésus » : Chacun de nous est une nouvelle histoire à écrire et à lire.