Homélie (le 22 février 1922)
« Bien-aimés, d'où viennent les guerres, d'où viennent les conflits entre vous ? N'est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? » Quand on examine l'histoire de l'humanité, il est difficile de trouver des périodes de paix longues : on est alors tenté de croire que cela fait partie de la condition humaine. La guerre est tragique mais elle semble inévitable. Les nations ne veulent pas rester sans armes et sans armée. Saint Jacques nous indique aujourd'hui que les conflits ne sont pas des fatalités : ils surgissent du cœur de l'homme, des désirs mauvais, contradictoires, méchants qui nous habitent. En disant cela Jacques nous indique un chemin qui vaut pour tous, malgré nos impuissances et nos incompréhensions : ordonner nos désirs et les finaliser à Dieu. Il nous convie à nous rapprocher de Dieu et il nous rassure : « Dieu veille jalousement sur l'Esprit qu'il a fait habiter en nous ». Ainsi faire un pas vers Dieu, reconnaître humblement sa grandeur, est un chemin de paix.
L'évangile nous en donne un exemple concret. Jésus s'efface devant le mystère de sa mission et indique à ses disciples les conditions de souffrance et la mort qui l'attendent. Mais eux ne comprennent pas et ils sont dans leurs désirs de grandeur et le conflit des pouvoirs entre eux. Ils sont à côté de la plaque et Jésus le leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ». En plaçant un enfant au milieu et en l'accueillant, il montre le chemin à ses disciples : l'accueil de celui qui n'a pas de pouvoir et qui est vulnérable au monde adulte. Accueillir celui qui est faible et petit, c'est accueillir le Christ lui-même et par là Dieu le Père. Faisons nôtre cette attitude là où nous vivons et nous serons des artisans de paix comme saint François nous y invite par sa vie et dans sa prière bien connue.