Le 18 février 2025 : Gn 6,5-10 ; Ps 28, 1-10 ; Mc 8,14-21
Les textes de ce jour nous décrivent particulièrement les sentiments de Dieu et de son Fils Jésus. Cette vision presque anthropomorphique de Dieu nous dit son amour pour les hommes. Le Créateur est resté proche de sa création, mais en la voyant évoluer, « il se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre ; il s’irrita en son cœur ». Dieu, déçu ou en colère, veut effacer son œuvre et tout recommencer. Il décide de tout recommencer à partir d’un juste : Noé à qui il confie le sauvetage de l’espèce humaine et des animaux. Dieu fait confiance à Noé, mais il met en œuvre sa sanction : « j’effacerai de la surface du sol tous les êtres que j’ai faits ». Noé construit son arche et le déluge survient.
Ce qui nous déconcerte, c’est que Dieu ait de tels sentiments : son amour est déçu. Sa colère a un motif mais il montre aussi son pouvoir de Créateur. Le psaume confirme et dit : « la voix du Seigneur domine les eaux, le Seigneur domine la masse les eaux ». Et nous nous sentons petits devant une telle réaction qui a pourtant sa raison d’être. Nous voudrions accompagner Noé dans l’Arche. C’est l’expérience que nous avons vécue lors de notre baptême : nous avons été sauvés des eaux de la mort par le Christ pour entrer dans une arche de feu et d’esprit. L’arche est une figure de l’Eglise ballotée par les orages de l’histoire humaine et les péchés de l’humanité.
Dans l’Evangile, nous sentons aussi le décalage entre Jésus et ses disciples. Jésus relit devant eux l’aventure des deux dernières multiplications des pains et leur remet devant les yeux la puissance du Seigneur. Avez-vous manqué de quelque chose ? Non. Alors entrez, dit-il, dans la nouvelle création. Cette décision revient à accepter de dépendre de la parole de Jésus pour être nourri et à ne pas s’enraciner dans le levain des pharisiens. Jésus leur montre qu’ils ont à entrer dans un monde nouveau constitué de 12 paniers de pains et de 7 corbeilles de morceaux de pains. Ce monde-là est le nouveau Peuple de Dieu enraciné dans l’acte sauveur du Christ. L’alternative devient de plus en plus claire : faire du pain avec le levain des pharisiens ou bien se laisser nourrir par Celui qui est le pain de vie.