Homélie du 22 janvier 2024 (2 Sm 5,1-10 ; Ps 88 ; Mc 3,22-30)
² Nous assistons pratiquement à la fin de la transition entre les deux rois Saül et David. Saül est mort comme un roi guerrier. Il a été mis en déroute avec son armée. On peut imaginer le désarroi des principales tribus d’Israël. Aujourd’hui ils viennent confirmer l’élection divine de David et viennent faire alliance avec lui à Hébron. Soulignons les termes « le roi David fit alliance avec devant le Seigneur ». On parle encore d’une onction. Ces termes nous montrent combien le politique et le religieux sont mêlés. Ils reconnaissent tous le plan du Seigneur. En termes brefs, ils reconnaissent tous que leur alliance et leur discernement sont voulus par Dieu : approuvé si pas voulu. Ce qui me paraît intéressant, ce n’est pas d’affirmer la primauté d’un régime théocratique sur le pouvoir des armes, mais d’oser affirmes que Dieu est présent dans l’histoire de son peuple et que les événements vécus ont un lien avec le dessein de Dieu. Les conditions de l’histoire humaine ne sont pas un no-mans land pour Dieu. Mais pour y reconnaître la présence de Dieu, il faut observer et ouvrir son cœur. La suite des événements est comme une confirmation car, contre toute attente, David s’empare de la forteresse qui s’appellera la « Cité de David ».
Les paroles du psaume synthétisent le récit :
J’ai trouvé David, mon serviteur
Je l’ai sacré avec mon huile sainte
Et ma main sera pour toujours avec lui
Mon bras fortifiera son courage
L’évangile fait écho à cette réalité du pouvoir en affirmant que les paroles et les gestes de Jésus ne viennent pas de Satan car « si les gens d’une même maison se divisent entre, ces gens ne pourront pas tenir ». C’est dire brutalement l’enjeu de l’unité des chrétiens. Et s’il est un péché impardonnable, c’est bien celui de blasphémer contre l’Esprit. Dans notre cas, c’est d’affirmer que le Christ n’est pas entièrement habité par l’Esprit et qu’il ne serait pas Dieu. L’enjeu des disputes entre chrétiens, n’est pas d’abord dans leurs péchés, dans leurs personnalités opposées et dans leurs contradictions, mais dans leur refus de reconnaître la divinité et d’en tirer les conséquences. L’enjeu est d’accueillir la volonté du Christ qui veut nous considérer tous comme les enfants d’un même Père. Telle est la grâce de la Semaine de l’Unité.