Homélie du 1 août 2024. (Jr 18,1-6 ; Ps 145 ; Mt 13,47-53)
La prophétie de Jérémie sur le potier rappelle à la Maison d’Israël qu’elle n’est pas sa propre source. Comme l’argile est dans la main du potier, ainsi Israël dans la main de son Dieu. Comme à la Création, Dieu prend soin de son œuvre et il la désire belle et bonne. Il la voit ainsi. Le vase qui ne convient pas, doit être refait ou remplacé. La mesure de ce que nous sommes ou de ce que nous faisons est le potier lui-même. Être dans sa main, c’est correspondre à son intention, à son dessein. Être dans sa main, c’est lui ressembler : ne faire et ne vouloir que le bien comme Dieu le Créateur et le Sauveur le désire pour chacun d’entre nous. Comme du temps de Saint Alphonse de Ligori, on peut parfois douter du bien à faire ou bien ne chercher l’assurance morale que dans le respect des lois ou même les sacraliser à outrance. Être un vase dans la main du potier, c’est faire avec confiance le bien qui nous apparaît le plus décisif à faire. Il est toujours possible de faire le Bien. La grâce nous est donnée de l’accomplir en ayant une conscience assurée d’être dans la main du potier et de construire ainsi le Royaume des cieux jusqu’au jour du jugement.
Car l’Evangile nous dit que le filet des pécheurs contient à la fois des bons poissons et des mauvais. Un tri doit s’opérer entre les justes et les méchants. C’est une image du jugement dernier, il est vrai. Si parfois la relecture d’une vie ou la conscience humaine nous angoissent et nous font douter de la bonté de notre agir, l’Evangile nous place toujours devant la figure du Christ Sauveur. Saint Alphonse a enseigné et à témoigné pastoralement que l’Unique Trésor de nos vies se trouve en Christ. Il a enlevé le doute des consciences malheureuses et scrupuleuses pour nous centrer sur la beauté du Royaume. Son action était bienveillante et montrait à tous combien nous sommes capables de bien agir et de construire ainsi le Royaume. Il confirmait par sa vie le grand appel qui résonne pour tous de faire tout le bien possible. Être dans la main du potier, c’est vivre dans l’assurance de pouvoir réaliser ce bien là où nous sommes, à travers les circonstances, les faiblesses et les péchés de notre temps et de nos cultures. Le filet ne doit pas nous faire peur en pensant que nous ne sommes pas un poisson convenable, mais ce jugement et ce tri sont faits par la main du Dieu sauveur. Demandons la joie de construire ainsi le Royaume de Dieu : dans la grâce et pas sous les lois.