Homélie du 10 août 2024 : 2 Co 9,6-10 ; Ps 111 ; Jn 12,24-26
Dieu aime celui qui sème largement, qui donne joyeusement, sans regret et sans contrainte. Pourquoi le Seigneur nous le donne comme exemple et le considère comme juste ? Tout simplement parce que cet homme qui ose donner ou se donner dans trop de crainte du lendemain, lui ressemble. « L’homme de bien a pitié, il partage ». Cet homme non seulement n’est pas trop avare, ni calculateur, mais il met sa confiance en Dieu et dans son abondance.
Car à la source, Dieu est totalement gracieux et cette toute puissance qu’on peut lui reconnaître est pour tous. L’amour du Seigneur est inépuisable. Tout vient de Lui, tout est pour Lui. Il fournit la semence et le pain et aussi la graine. Sa mesure est démesure : toute croissance spirituelle vient de lui et de notre consentement à son action bienveillante. Si le plus pauvre n’a plus faim, tous seront rassasiés. Si nous faisons justice sur la terre, Dieu s’oblige par amour à prendre soin de nous car il a un amour particulier pour chacun de nous.
Nous peinons à faire confiance à cette manière d’agir de Dieu dans nos histoires personnelles et nationales car la logique de l’emploi et du rendement imprègne fortement nos relations humaines. En respectant les niveaux de compétences, la gratuité n’est pas si simple à vivre. La réponse de l’Evangile, c’est de dire au grain de blé que nous sommes, qu’il nous faut mourir à une certaine apparence de nous-mêmes. Mourir pour vivre et porter du fruit avec Dieu qui donne la croissance. En fait nous ne sommes pas totalement à la source de nous-mêmes : nous dépendons à chaque instant du Seigneur qui prend soin de notre vie telle qu’elle est. La dynamique de chaque eucharistie est pascale : mourir avec le Christ pour revivre avec Lui. Le servir pour être dans son Royaume et le suivre là où il est. Abandonnons quelque chose de nos peurs dans cette eucharistie pour porter avec Jésus un fruit toujours plus abondant.