Homélie du 2 mars 2022. Jeudi des cendres (Dt 30,15-20 ; Ps 1 ; Lc 9,22-25)
Le premier psaume du psautier nous place déjà dans une alternative claire : choisir et se plaire dans la loi du Seigneur ou bien suivre le chemin des méchants, des pécheurs. L'image de l'arbre qui ne perd pas ses feuilles, opposée à la paille balayée par le vent est suggestive dans un pays semi-désertique. La vie est dans le vert…Qu'est-ce qui a de la consistance et qui restera en vie ? La vie et ses manifestations, le bonheur lui-même, est pour celui ou celle qui choisit Dieu. La vie est en Dieu. La vie est d'être avec Dieu. Et nous savons qu'il n'est pas facile de le trouver, de le suivre, de discerner, de faire sa volonté. C'est un combat à mener au long des jours. Le temps du carême nous appelle à une plus grande vigilance et un choix plus tranché pour l'amour de Dieu. C'est un exercice spirituel pour toute l'Eglise.
Dans l'histoire du peuple de Dieu, les rappels à choisir Dieu, source et maître de la vie, sont nombreux. Moïse aujourd'hui nous invite à vivre et à rester sous le bon étendard. Notre liberté est chaque fois convoquée : « Choisis donc la vie, nous dit Moïse ». C'est la clé du bonheur qui dure : « la vraie vie, c'est de s'attacher au Seigneur et d'écouter sa voix ». La terre et la vie dont parle Moïse, sont des signes de la bénédiction divine. Dieu nous les offre : il nous suffit d'y acquiescer librement. Comment faire sinon aller à l'essentiel et laisser le monde du souci, ou de la distraction derrière nous ? Se décider et ne pas se laisser entraîner au gré des événements ou du politiquement convenable, c'est difficile mais c'est fécond pour aimer, grandir en dignité et peut-être en sainteté.
Jésus nous donne une clé d'interprétation de nos vies : le mystère pascal. Ce passage d'une vie apparente à une vraie vie, par la mort, est le chemin de croix. Jésus nous associe à lui et nous demande de faire comme Lui. Comme un retournement, comme un changement, comme un autre regard sur nos vies. Et Jésus est prêt à nous aider : il suffit de le lui dire simplement. Gardons cette assurance que « celui qui perdra sa vie à cause de moi, la sauvera ». L'alternative « vie, mort » nous montre que les enjeux sont importants : cette année encore, le carême peut être une grâce.