BIANCHI E., Ai presbiteri, Magnano. Qiqajon, 2004, 75 p., 17 x 12.
Les « petits » livres sont parfois les meilleurs ! Ces quelques pages reprennent plusieurs « exhortations du patriarche de Boze » aux évêques et prêtres des régions italiennes voisines. Dans un langage direct, inspiré de la Parole, l'a. aborde quelques thèmes de la vie sacerdotale : la spiritualité presbytérale, le rapport au temps, à la Parole et à la liturgie, la prière, le style apostolique, la communion « synodale » entre prêtres, ministère et vie humaine. Il ne s'agit pas d'une relecture de Pastores dabo vobis, mais de « capitules » cohérents aux accents réalistes et prophétiques. Relevons l'enjeu pour les prêtres de vivre la Parole (p.25), la manière d'intégrer dans un style propre les « conseils évangéliques » (p.51), le lien fraternel entre ceux qui représentent l'unique Grand-Prêtre qu'est le Christ (p.57). Sur ce point, on aimerait une explicitation plus grande de la différence entre « collégialité et synodalité » à l'intérieur d'un même presbyterium ainsi que de l'intégration entre religieux et diocésains à l'intérieur du même sacrement. Ceux qui croient encore à une « spiritualité presbytérale » et qui en cherchent les racines seront décus par la conviction de ce « simple laïc ». La thèse qu'il développe est claire et sonne comme le fondamentum du livre : l'a. dénonce les spiritualités dites « du génitif » (des « aspects » de la vie sacerdotale : eucharistique, diocésaine, de la charité pastorale…) pour centrer le cœur du prêtre sur ce qu'il vit et fait comme « ministre » de l'Eglise. C'est dans l'accomplissement exigeant et vigilant de son ministère que sa grâce de baptisé trouvera sa spécificité, ses fruits et son ordre dans le corps de l'Eglise. Ce livre mériterait une traduction française. Il éclairerait certains débats ecclésiaux d'autres pays. Réjouissons-nous de voir ce souhait exaucé récemment par l'éditeur Parole et Silence.
A. Mattheeuws dans NRT 129 (2007) 318