BARBARIN Ph. Card., Suivre Jésus de près. Lettre pastorale aux catholiques du diocèse de Lyon, Paris, DDB, Parole et Silence, 2006, 221 x 14, 140 p.
Cette lettre pastorale fait mémoire à la fois du vingtième anniversaire du voyage de Jean-Paul II dans la région Lyonnaise et du cent cinquantième de la grâce reçue par le P. Antoine Chevrier. La première partie se présente comme un « album de famille » des événements et des personnes liées à l'histoire de Lyon. Elle donne le ton des espérances de son archevêque et de l'engagement missionnaire passé, présent et avenir. Cette restitution à la mémoire des merveilles de Dieu est impressionnante ! De plus, elle purifie le regard que le lecteur lyonnais (ou étranger) pourrait porter sur l'action de Dieu dans les cœurs. Il ne s'agit pas de faire un bilan ou d'en provoquer un autre : il s'agit de s'ouvrir au mystère de Dieu qui « travaille » encore et toujours. La figure du P. A. Chevrier permet à l'auteur d'offrir quelques priorités pastorales « de toujours ». La sainteté d'un homme n'est pas à imiter matériellement, mais elle fournit la « matière » d'un discernement, d'un engagement, d'une suite nouvelle du Christ. Tel est la signification de ce portrait vivant qui nous est offert dans la deuxième partie. Dans un style alerte et direct, l'explicitation de cet appel retentit pour tout lecteur : il faut ouvrir l'évangile pour suivre le Christ « de près ». L'option pour les pauvres reste un critère d'authenticité de la foi. La soif d'accueillir et de former des prêtres à l'image du bon berger est une « saine espérance » et une « responsabilité » commune pour le peuple de Dieu. Quelques prières et indications concrètes de la vie chrétienne et de celle du P. A. Chevrier sont offertes pour une meilleure connaissance des voies de Dieu dans l'histoire humaine. Cette lettre dépasse certainement le cadre du diocèse de Lyon. Le Cardinal Barbarin y témoigne qu'il écrit aussi bien qu'il ne prêche et comme il respire : amplement, facilement, dans la durée. Elle donne une stature plus large à la personnalité du P. A. Chevrier et nous permet de saisir les options christologiques et ecclésiales contemporaines de la suite du Christ.
Alain Mattheeuws dans NRT 131/1 (2009) 154