Homélie du 1 juin (Saint Justin)
Saint Jude s’exprime comme un apôtre et fixe les piliers de la vie chrétienne : « Construisez votre vie sur votre foi très sainte, priez dans l’Esprit saint, gardez-vous dans l’amour de Dieu ». L’apôtre est celui qui reçoit la mission de fortifier ses frères et sœurs, de les confirmer dans le chemin de la foi. Il est le bon berger qui mène « à la vie éternelle ». Comme Justin, l’apôtre est prêt à donner sa vie pour ceux et celles que Dieu lui a confiés. L’apôtre est celui qui, comme dit le psaume, affirmer : « Ton amour vaut mieux que la vie ». Son autorité vient du don qu’il est prêt à faire de lui-même.
L’Evangile montre les hésitations des pharisiens devant l’action de Dieu imprévue : tant Jean-Baptiste que Jésus les déconcertent. Quel est le sens de leur apparition dans l’histoire d’Israël et de leur action d’interpellation et d’enseignement ? Ils veulent en savoir plus mais leur cœur est plein de méfiance et de contestation. Le Christ aurait pu leur dire directement qu’il agit au nom du Père des cieux, du Dieu Adonaï, mais sa manière de répondre n’est pas seulement une astuce de langage. Il veut leur montrer qu’il est vraiment celui que tous attendent : il appartient à la lignée de prophètes du peuple élu et son lien avec Jean-Baptiste est fort. Ainsi ne pas comprendre cette étape du salut en Jean-Baptiste, c’est se condamner à ne pas comprendre le mode d’agir de Dieu aujourd’hui. Les appels prophétiques de Jean-Baptiste sont dans la tradition prophétique du peuple d’Israël. Ne pas le reconnaître, c’est rester aveugle au plan de Dieu.
Par sa réponse énigmatique, Jésus affirme son identité et son appartenance au peuple élu. Il dénonce l’aveuglement de ceux qui l’entourent et le jugent. Il montre que le Seigneur a de la suite dans les idées et que la cohérence du salut offert est réelle. Elle ne passe pas par l’interprétation de l’homme mais par l’accueil inconditionnel du mode d’agir de Dieu dans l’histoire. Pour Israël, Dieu fait l’histoire et le peuple élu y collabore et pas l’inverse. Prenons pour nous cette leçon évangélique d’aujourd’hui et observons avec l’Esprit le mode d’agir de Dieu dans nos vies, même s’il est déconcertant.