Amarsi per donarsi. Il sacramento del matrimonio, préf. Mgr J.-L. Bruguès, tr. P. Caena, coll. Teologia 5, Venezia, Marcianum Press, 2008, 24x17, 373 p., 26 €. ISBN 978-88-89736-42-5.
Mattheeuws A. sj, Amarsi per donarsi. Il sacramento del matrimonio, préf. Mgr J.-L. Bruguès, tr. P. Caena, coll. Teologia 5, Venezia, Marcianum Press, 2008, 24x17, 373 p., 26 €. ISBN 978-88-89736-42-5.
«S'aimer pour se donner»: voilà un titre qui n'oriente pas directement vers la définition des “biens” qu'assure le mariage (à la manière de saint Augustin) ni vers la définition des “fins” qu'il poursuit (comme chez saint Thomas d'Aquin). Il oriente, certes, le mariage vers les expressions de l'amour mutuel, mais aussi — et de manière assez décisive — vers la réalité du don de soi. Pour arriver à cette approche de la vie matrimoniale, l'Auteur de ce livre convaincant se réfère à l'ontologie de l'être comme don, telle qu'elle est exposée dans la philosophie de Claude Bruaire.
Le don n'exprime-t-il pas, dans le mariage, la nature même des relations entre l'homme et la femme: sans un don véritable il n'y a pas entre eux d'amour authentique. Et n'est-ce pas déjà la forme que prend envers nous l'amour divin créateur?
Aussi le mariage, don mutuel d'amour, est-il de par sa nature même, lorsque celle-ci s'inscrit dans la perspective chrétienne, sacrement de l'Église épouse du Christ. Ce sacrement, en effet, exprime la présence du Christ dans le consentement que s'échangent les époux, et qui constitue le don mutuel auquel ils s'engagent.
Mais ce que l'Auteur entend développer aussi, c'est combien le don mutuel que s'offrent les époux débouche habituellement sur le don de la vie par Dieu à leurs enfants. La logique du don ne permettrait-elle pas de considérer plus sereinement les questions aujourd'hui débattues de la régulation des naissances, de l'accueil de l'enfant en refusant toute forme d'avortement volontaire et tout recours à la procréation artificielle?
En-deçà même des époux, c'est de Dieu que vient le don de la vie offerte à l'enfant. Dans les documents de l'Église, Familiaris consortio a mis en lumière ce que devrait être une «civilisation de l'amour». — S. Decloux sj